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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent (2014)

Le paysage des lectures de ce jour, c’est le désert.
Le désert est le lieu de la faim et de la soif, lieu de la solitude et de l’absence de Dieu, lieu de la désespérance?Le désert, pour le peuple hébreu auquel s’adresse le prophète Isaïe, c’est l’expérience douloureuse de la déportation, de l’Exil, expérience qui semble ne jamais finir. Lors le peuple doute : Dieu aurait-il oublié ses promesses ? Dieu les aurait-il abandonnés ?
Cette détresse prend malheureusement un visage très concret pour nous, les visages de ces millions de réfugiés en Syrie, en Jordanie, en Irak et tous ceux qui essaient de traverser la mer en quête d’une vie meilleure. Le programme alimentaire mondial a annoncé cette semaine qu’il ne pouvait plus verser d’aide aux réfugiés. Les voilà abandonnés à eux-mêmes.
Le désert, pour les contemporains de Jean-Baptiste, c’est l’occupation romaine, avec son lot d’humiliation et d’injustice.
Les faux prophètes ne manquent certes pas, mais ils ne vendent que du vent, ils ne représentent qu’eux-mêmes.
Et pour nous, que représente le désert ? Quel est notre désert, ce lieu de la faim et de la soif, de la solitude, du manque d’espérance? ?
J’y pensais ces jours-ci en écoutant les annonces en cascade, qui semblent ne jamais finir, des malversations de responsables politiques, économiques ou syndicaux. J’en avais la nausée. Parce que je pense à tous ceux qui se savent plus à qui donner leur confiance, qui se sentent trahis par ceux-là mêmes qui sont censés servir le bien commun. Et cette perte de confiance ouvre la porte à tous les faux prophètes, de ceux qui s’autoproclament homme ? ou femme ? providentiel, sauveur de l’humanité perdue.
Comment faire le tri entre vrai et faux prophète ? Regardez l’exemple de Jean-Baptiste : le vrai prophète s’efface devant celui qu’il annonce. Il ne cherche pas à s’imposer mais il laisse la place à celui qui est plus grand que lui. « Il faut qu’il croisse et que moi, je diminue », dit Jean-Baptiste. Et il ajoute : « Je ne suis pas digne de dénouer les lanières de ses sandales. »
Mais le désert n’est pas seulement extérieur à nous ; il peut aussi de trouver à l’intérieur de nous-même. Ne connaissons-nous pas chacun des périodes de doute, de sécheresse, voire de désespérance ?

Et voilà qu’au milieu du désert, une voix surgit, improbable, inattendue, apportant une nouveauté radicale. « Consolez, consolez mon peuple », dit cette voix. Il vient celui que vous attendez, c’est le moment, plus de temps à perdre, préparez-lui la route, ouvrez-lui le chemin.
Cette bonne nouvelle est tout entière résumée dans la première phrase de l’Évangile de Marc : « Commencement  de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » L’Évangile, cette bonne nouvelle, dans sa radicale nouveauté, a un nom et un visage : Jésus. Il est le Messie, celui que l’on attend depuis si longtemps. Il vient accomplir la promesse. Avec lui, tout commence.
Dieu n’est pas extérieur à notre vie, témoin impassible de notre souffrance. Il vient marcher sur nos chemins, et nos souffrances deviennent  les siennes. Ne commence-t-il pas sa vie publique par quarante jours dans le désert ?
Un ami dominicain employait un jour cette image bien peu poétique mais si juste, pour parler du salut en Christ : « Notre monde est comme ne immense bouse de vache ; et Dieu a choisi de naître là, en plein milieu ! »
Dieu rejoint notre monde tel qu’il est. Jésus vient habiter ma vie telle qu’elle est. Voilà la nouvelle incroyable, inouïe, de ce temps de l’Avent : je suis le chemin que Dieu vient emprunter.
Alors, ne perdons pas de temps. Nous n’avons pas trop de ces jours qui nous sont offerts d’ici Noël pour l’accueillir, faire de notre vie une crèche où il vient naître, supprimer tout obstacle à sa venue en nous en nous.
Quels sont donc ces obstacles. J’en relèverai trois :
- Premier obstacle : notre difficulté à croire. Au fond de nous quelque chose résiste : ce n’est pas pour moi, je ne suis pas digne. Mais c’est justement pour cela, parce que je ne suis pas digne, que Jésus vient me rejoindre. C’est lui qui vient illuminer notre vie, lui donner sa dignité.
- Deuxième obstacle : note manque d’espérance. Nous nous laissons noyer par les difficultés du moment, et nous n’espérons plus vraiment en la promesse toujours nouvelle de Dieu, à l’inattendu de Dieu. Nous n’attendons plus rien de lui.
- Troisième obstacle : notre manque de charité, d’ouverture aux autres. Or Dieu prend le visage de mon frère, de ma sœur, du plus petit, du plus souffrant. Comment le reconnaître si je suis aveuglé ?
 "Seigneur Jésus, tu mets en nos cœurs une formidable espérance. Tu réveilles en nous le goût, l’espérance, d’une vie nouvelle, une vie tout entière habitée par toi, une vie dans l’Esprit. Que nul obstacle ne vienne entraver ton Evangile, ta Bonne nouvelle."


frère Nicolas

Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent (2014)

Le paysage des lectures de ce jour, c’est le désert.
Le désert est le lieu de la faim et de la soif, lieu de la solitude et de l’absence de Dieu, lieu de la désespérance?Le désert, pour le peuple hébreu auquel s’adresse le prophète Isaïe, c’est l’expérience douloureuse de la déportation, de l’Exil, expérience qui semble ne jamais finir. Lors le peuple doute : Dieu aurait-il oublié ses promesses ? Dieu les aurait-il abandonnés ?
Cette détresse prend malheureusement un visage très concret pour nous, les visages de ces millions de réfugiés en Syrie, en Jordanie, en Irak et tous ceux qui essaient de traverser la mer en quête d’une vie meilleure. Le programme alimentaire mondial a annoncé cette semaine qu’il ne pouvait plus verser d’aide aux réfugiés. Les voilà abandonnés à eux-mêmes.
Le désert, pour les contemporains de Jean-Baptiste, c’est l’occupation romaine, avec son lot d’humiliation et d’injustice.
Les faux prophètes ne manquent certes pas, mais ils ne vendent que du vent, ils ne représentent qu’eux-mêmes.
Et pour nous, que représente le désert ? Quel est notre désert, ce lieu de la faim et de la soif, de la solitude, du manque d’espérance? ?
J’y pensais ces jours-ci en écoutant les annonces en cascade, qui semblent ne jamais finir, des malversations de responsables politiques, économiques ou syndicaux. J’en avais la nausée. Parce que je pense à tous ceux qui se savent plus à qui donner leur confiance, qui se sentent trahis par ceux-là mêmes qui sont censés servir le bien commun. Et cette perte de confiance ouvre la porte à tous les faux prophètes, de ceux qui s’autoproclament homme ? ou femme ? providentiel, sauveur de l’humanité perdue.
Comment faire le tri entre vrai et faux prophète ? Regardez l’exemple de Jean-Baptiste : le vrai prophète s’efface devant celui qu’il annonce. Il ne cherche pas à s’imposer mais il laisse la place à celui qui est plus grand que lui. « Il faut qu’il croisse et que moi, je diminue », dit Jean-Baptiste. Et il ajoute : « Je ne suis pas digne de dénouer les lanières de ses sandales. »
Mais le désert n’est pas seulement extérieur à nous ; il peut aussi de trouver à l’intérieur de nous-même. Ne connaissons-nous pas chacun des périodes de doute, de sécheresse, voire de désespérance ?

Et voilà qu’au milieu du désert, une voix surgit, improbable, inattendue, apportant une nouveauté radicale. « Consolez, consolez mon peuple », dit cette voix. Il vient celui que vous attendez, c’est le moment, plus de temps à perdre, préparez-lui la route, ouvrez-lui le chemin.
Cette bonne nouvelle est tout entière résumée dans la première phrase de l’Évangile de Marc : « Commencement  de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » L’Évangile, cette bonne nouvelle, dans sa radicale nouveauté, a un nom et un visage : Jésus. Il est le Messie, celui que l’on attend depuis si longtemps. Il vient accomplir la promesse. Avec lui, tout commence.
Dieu n’est pas extérieur à notre vie, témoin impassible de notre souffrance. Il vient marcher sur nos chemins, et nos souffrances deviennent  les siennes. Ne commence-t-il pas sa vie publique par quarante jours dans le désert ?
Un ami dominicain employait un jour cette image bien peu poétique mais si juste, pour parler du salut en Christ : « Notre monde est comme ne immense bouse de vache ; et Dieu a choisi de naître là, en plein milieu ! »
Dieu rejoint notre monde tel qu’il est. Jésus vient habiter ma vie telle qu’elle est. Voilà la nouvelle incroyable, inouïe, de ce temps de l’Avent : je suis le chemin que Dieu vient emprunter.
Alors, ne perdons pas de temps. Nous n’avons pas trop de ces jours qui nous sont offerts d’ici Noël pour l’accueillir, faire de notre vie une crèche où il vient naître, supprimer tout obstacle à sa venue en nous en nous.
Quels sont donc ces obstacles. J’en relèverai trois :
- Premier obstacle : notre difficulté à croire. Au fond de nous quelque chose résiste : ce n’est pas pour moi, je ne suis pas digne. Mais c’est justement pour cela, parce que je ne suis pas digne, que Jésus vient me rejoindre. C’est lui qui vient illuminer notre vie, lui donner sa dignité.
- Deuxième obstacle : note manque d’espérance. Nous nous laissons noyer par les difficultés du moment, et nous n’espérons plus vraiment en la promesse toujours nouvelle de Dieu, à l’inattendu de Dieu. Nous n’attendons plus rien de lui.
- Troisième obstacle : notre manque de charité, d’ouverture aux autres. Or Dieu prend le visage de mon frère, de ma sœur, du plus petit, du plus souffrant. Comment le reconnaître si je suis aveuglé ?
 "Seigneur Jésus, tu mets en nos cœurs une formidable espérance. Tu réveilles en nous le goût, l’espérance, d’une vie nouvelle, une vie tout entière habitée par toi, une vie dans l’Esprit. Que nul obstacle ne vienne entraver ton Evangile, ta Bonne nouvelle."


frère Nicolas

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Date de création : 07/12/2014 * 17:39
Dernière modification : 06/01/2015 * 13:39
Catégorie : Hier et aujourd'hui - Homélies
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Thèmes spirituels
Renseignements

Pour nous joindre :
7 rue Marie-Rose 75014 PARIS
téléphone : 01 40 52 12 70
télécopie : 01 40 52 12 90
accueil@franciscains-paris.org

La porterie est ouverte
de 8 h 45 à 11 h 45 et
de 14 h 30 à 18 h 30

(sauf le dimanche)

La chapelle est ouverte
de 7 h 30 à 12 h 30
de 14 h 45 à 19 h 30.

  8 h : Laudes (dim. 8 h 45)
12 h : messe communautaire
18 h 30 : prière silencieuse
19 h : vêpres
DIMANCHE messe à 10 h 30

location des salles

Descriptif

Salle Duns Scot

80 m2, jusqu'à 40 personnes. Une salle agréable, d'accès immédiat puisque située au rez-de-chaussée.

Petites salles de réunion

Egalement au rez-de-chaussée, 4 petites salles conviviales pour 4 à 8 personnes.

Salle Saint-Antoine de Padoue

de 100 à 300 m2, avec une scène (jusqu'à 200 places).

Une salle moderne, en sous-sol, avec une vaste scène, un rideau électrique. Une puissante sono, avec micros fixes et sans-fil. Connection internet haut-débit, vidéo-projecteur. L'éclairage permet de diviser la salle en différentes zones, et distingue la scène de la salle. Une salle donc spécialement adaptée aux conférences.

Réservations :

Toutes les réservations se font par écrit après accord du frère responsable,

pour tout contact : salles@franciscains-paris.org

Photos salles

 
Merci pour votre visite !
Que le Seigneur Jésus-Christ accompagne votre route, et vous donne la Paix !

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